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Ambiance générale

Est-ce la fin de "l'alignement des planètes" ? Cher à notre brave François, bientôt en vacances, qui commentait ainsi en 2015 cette situation inédite de taux bas, de coût de l'énergie peu chère et de faiblesse de l'euro ... 

Depuis un éléphant est arrivé le 20 janvier dans un magasin de porcelaine. Gageons qu'il nous trumpera avec sa vivacité. A n'en pas douter le trublion va agiter avec son "America first" les marchés outre-Atlantique cette année (taux et actions). Mais son intervention dépassera de loin le continent nord-américain. Le monde est global. Le biais économique en ce début d'année est plutôt positif. Pour la démagogie, nous vous laissons juges. Par contre pour la COP 23 du mois de novembre, c'est plutôt mal engagé ... Le climat n'est plus au programme, nos enfants vous remercient ...

En Europe, au calendrier nous avons le Brexit, officiel cette fois-ci, puis les élections législatives en Allemagne et aux Pays-Bas. Angela, sauve les 60 ans du traité de Rome, mother Theresa s'en va ! En France nous ne serons pas en reste. L'élection présidentielle, suivie des législatives puis des sénatoriales, sera sans doute porteuse de nouveautés, espérons poour le meilleur et non le pire.

Enfin pour finir, juste un clin d'oeil à la culture, le prix Nobel de littérature, Bob Dylan lui-même, donnera un concert le 20 avril ...

 

Conseil et stratégie patrimoniale

La loi de Finances prévoit la mise en place du prélèvement à la source. Nous reviendrons sur cette réforme. Mais en attendant la présidentielle il est urgent de différer les versements visant à minorer le revenu imposable (Perp, rachat d'études ...). Ces actions seraient inefficaces fiscalement en l'état de la réforme. Les réductions et crédits d'impôts engagés en 2017 ne sont pas visés. A la bonne heure, on peut continuer à défiscaliser.

Concernant l'ISF, peut-être qu'il ca disparaître en 2018, mais en attendant l'étau s'est resserré, clause anti-abus visant les Holdings, rémunération des mandataires sociaux et actifs non exonérés des sous-filiales ont été visés. Nous nous tenons à votre disposition pour commenter.

 

Epargne courte et liquide au point mort

L'inflation en 2016 était à 0,6%. Elle s'est légèrement redressée depuis l'année passée. Les taux courts des emprunts d'état sont toujours négatifs et l'OAT à 10 ans est à 1,12% au 8 février. Nous avons finalement connu un point bas en septembre à 0,17% pour se redresser depuis les élections américaines.

Les taux de rémunérations sont toujours faibles sur l'épargne courte : livrets entre 0,75% pour le livret A et 1,25% pour quelques autres livrets, hors promo du moment, le PEL a été baissé à 1% ... Net d'inflation nous sommes proches de 0.

 

Des marchés immobiliers, avec vent arrière

2016 a été l'année de la pierre. Selon meilleursagents.com les prix dans l'ancien ont augmenté de 2,9% en moyenne, avec des fortes disparités, + 5% à Bordeaux, + 4,6% à Paris ou + 0,2% à Nice. Du coté des volumes un accroissement a eu lieu en 2016 avec près de 840 000 transactions.

Pour 2017, 74% des professionnels intérrogés sont optimistes selon le baromètre CSA pour Crédit Foncier. Pour mémoire nous étions à 35% début 2015 puis 67% début 2016. Le retournement a bien eu lieu tant dans les chiffres que dans les anticipations futures. On assiste même à un retour des institutionnels sur le segment du résidentiel.

Le plus gros régulateur de marché sera l'évolution des taux d'intérêts en 2017. Si la tension ne s'emballe pas le marché devrait rester fluide, mais une certaine hausse freinera sans doute les prix. Gardons en mémoire également que l'élection présidentielle se profile avec ses incertitudes ...

Le dispositif Pinel est prorogé d'un an, il se termine en cette fin d'année. La sélectivité est le maître mot. L'avantage fiscal indéniable et l'attrait des taux d'intérêts ne doivent pas occulter la base, le produit doit être intrinsèquement bon (qualité/prix/emplacement/rapport locatif). Le choix rigoureux du produit sera la garantie d'une opération pérenne dans le temps tant au plan locatif que de sa valorisation.

Concernant le meublé, comme nous l'envisagions l'année passée, le législation a évolué. La loi de financement de la sécurité sociale a assujetti certains loueurs, louant sur des durées courtes, aux cotisations RSI. Elle aurait pu d'ailleurs s'appeler loi "airbnb" ... Pour comprendre 60 000 logements sont proposés sur Paris par la plateforme. Et 112 logements sont consacrés à la location saisonnière en toute légalité ... Nous pensons que la régulation va continuer. Malgré tout du côté fiscal rien n'a changé, sauf pour les meublés occassionnels qui devront déclarer en BIC et plus en revenus fonciers. Par conséquent le LMNP régulier reste, avec sélectivité, toujours un excellent moyen de générer des revenus faiblement fiscalisés.

Les SCPI ont toujours le vent en poupe. La collecte a été record de nouveau en 2016. Le taux moyen de rendement sera aux alentours de 4,68% de distribution sur valeur de marché en 2016. Même avec une légère érosion par rapport à l'année précédente, les chiffres sont attrayants.

Concernant les sous-jacents, d'après CBRE bureaux on constate pour 2016 : Une demande placée soutenue (+7% par rapport à 2015), un taux de vacance en baisse et une remontée des loyers faciaux sur Paris, malgré une conjoncture économique qui ne s'est guère améliorée. Ce sont des signaux positifs. Car c'est le coeur du moteur de performance.

Les années qui viennent de passer nous confirment la place particulière qu'à prise ce type de support dans la diversification patrimoniale. Néanmoins nous restons convaincus que les SCPI doivent être regardées uniquement sur un aspect long terme pour ses qualités intrinsèques : confort de gestion, revenus locatifs réguliers et diversification patrimoniale.

Le plus gros risque à court terme est une remontée franche des taux, qui détournerait temporairement les investisseurs de ces supports en attendant une régulation du marché.

L'année 2016 a été sans nul doute la plus belle année pour emprunter de l'argent. Le point bas de septembre est derrière nous. 2017 ouvre une nouvelle page pour les taux. Les récentes tensions sur l'OAT à 10 ans, à la hausse, nous donnent la tendance à venir. Sauf évènement majeur, les taux devraient rester malgré tout attractifs cette année. L'effet de levier sur de l'immobilier est toujours favorable à moyen terme.

 

L'assurance-vie, une nouvelle ère

L'assurance-vie telle que nous l'avons vécue pendant ces 10/15 dernières années est révolue. Le triptype rendement/sécurité/liquidité des fonds euros appartient au passé. La loi Sapin II et la baisse continue des obligations d'état ont changé la donne. Il n'en reste pas moins que l'outil assurantiel demeure formidable, et de loin le meilleur comparativement aux autres enveloppes fiscales, pour ses possibilités variées en matière de supports financiers et la remarquable stabilité fiscale des rachats faiblement fiscalisés ou ses particularités successorales. La partie des versements dédiée aux supports en euros convient d'être relativisée au profit de supports en unités de compte, plus risqués, mais qui seront demain les moteurs de performances de vos contrats. L'analyse pointue du profil de risque/rendement/horizon d'investissement prend une place prépondérante dans l'allocation d'actifs.

La moyenne générale des fonds en euros a de nouveau baissé, elle pourrait être aux alentours de 1,9% sur 2016. Les disparités sont très fortes malgré tout, variant sur certains contrats entre 1 et 1,5%, voire 0,8%, nous ne citerons personne pour rester copain avec les banquiers ou assureurs qui servent ces taux, et 2,4 à 2,65% pour les meilleurs. Du simple au double ? Quoiqu'il en soit le mouvement baissier va continuer sur ce segment à notre humble avis.

Les fonds en euros adossés à l'immobilier, sont toujours largement en tête de peloton en 2016 comme les 3,6% pour Sécurité Pierre Euro de Suravenir. Les fonds euros dynamiques et/ou diversifiés ont réalisé d'honnêtes performances. Beaucoup oscillent entre 2 et 2,5%. Pour d'autres, l'année ayant très mal démarrée sur les marchés, ils ont dû se couvrir pour éviter des prises de risque. Les performances s'en sont trouvées affectées (0,5%, 0,25%, 0,49% selon quelques chiffres relevés sur le site CBanque).

 

Marchés financiers, l'optimisme est de retour

La hausse des taux obligataires aux Etats-Unis ou en Europe n'est pas une mauvaise nouvelle en soi. Elle prouve que le monde est en train de revenir à des fondamentaux plus sains. Le risque doit être rémunéré. Les banques en seront sans doute les premières bénéficiaires. De même, le retour d'une inflation, si possible modérée est une bonne nouvelle. Le spectre d'une déflation s'écarte. Enfin l'économie mondiale tant aux Etats-Unis qu'en Europe, avec une ampleur plus modéré, semble sortir d'un cycle long et de cette crise interminable issue de 2008. En résumé cette nouvelle année est faite de promesses, mais elle reste sous le joug des évolutions politiques à venir.

Pour nos allocations, notre outil Quantalys nous aide de manière pertinente. Au-delà des rencontres avec les gérants, à leurs conventions périodiques ou lors d'échanges plus directs, des outils qui permettent de décrypter les fonds envisagés sont une forte valeur ajoutée. La performance passée est une donnée relative, mais la volatilité (mesure du risque), le ratio de Sharpe (surperformance) ou la notation globale en sont quelques compléments. Par ailleurs nous restons toujours ancrés sur l'idée de la nécessaire diversification des portefeuilles, même si certaines grandes lignes sont à l'oeuvre : baisse de la partie obligataire souveraine, hausse de la partie action globale, recherche de gestions plus discrétionnaires ou alternatives (ISR, mid et small caps ...) intégration de styles de gestion contrariants ... Le tout en cernant avant tout avec finesse les objectifs qui sont les vôtres (durée, risque, expérience ...).

Sourions à l'idée que cette année sera la dernière pour l'ISF. En fait les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Alors en attendant peut-être Godot, soyons au travail. Le non côté a toujours sa place, raisonnable, dans une allocation globale. L'évolution récente de la société 123 Venture qui devient 123 Investment Manager nous le montre. Il existe des acteurs pertinents sur ce segment. Que ce soit sur le Girardin, le capital risque ou les forêts, ces supports, à risque, permettent de défiscaliser. Le gain immédiat ou différé (impôt direct ou report d'imposition sur des plus-values) est attrayant.